ACTION 3

Article de référence

• Coty M., Poisson A., Laurin M., Roguet C., Grannec M.L., Neumeister D., 2017. Perception et prise en compte par les éleveurs du regard de la société sur l’élevage. Journée Rech. Porcine, 49, 321-322. http://www.journees-recherche-porcine.com/texte/2017/ecosocio/ES10.pdf

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• Perception et prise en compte par les éleveurs du regard de la société sur l’élevage
• Perception et prise en compte par les éleveurs du regard de la société sur l’élevage (poster JRP)

Contact

christine.roguet@ifip.asso.fr

Objectif et méthode

Pour mieux connaître la perception par les éleveurs des attentes de société envers l’élevage, et les actions qu’ils entreprennent pour y répondre, une enquête par questionnaire (43 questions décrivant l’éleveur, son exploitation, sa perception des attentes de la société envers l’élevage et les actions qu’il entreprend pour y répondre) a été réalisée par des étudiants des lycées agricoles de Brioude (Auvergne) et du Rheu (Bretagne), auprès de 468 éleveurs, respectivement dans les allées du Sommet de l’Elevage en 2014 (n=208) et 2015 (n=178), et du Space en 2015 (n=82). Analyse statistique conduite par trois étudiantes d’Agrocampus Ouest (en troisième année), partenaire du projet.

Principaux résultats

Dans la population enquêtée, 51 % éleveurs élèvent des vaches laitières, 49 % des vaches allaitantes, 16 % des ovins viande, 8,5 % des volailles (SO 7 %, SP 16 %) et 5,3 % des porcs (SO 3 %, SP 16 %). 39 % élèvent plusieurs espèces animales. Ils ont 44,2 ans et sont installés depuis 20 ans en moyenne. La moitié d’entre eux a eu une expérience professionnelle, en général dans l’agriculture, avant de s’installer. 84 % sont des hommes.

Cette enquête exploratoire montre que les éleveurs ont une perception assez juste des sujets qui font débat sur l’élevage dans la société et des productions les plus concernées, si on se réfère aux travaux sur la question. Si les citoyens sont globalement perçus comme intéressés par les modes d’élevage (un tiers seulement des éleveurs estime cet intérêt limité), leur niveau de connaissance est jugé faible (32 %), très faible (16 %), voire nul (15 %). Le regard porté par le grand public sur l’élevage est jugé très négatif ou négatif par 42 % des éleveurs, avec un fort effet région (SO 47 %, SP 20 %) et positif ou très positif par 29 %. Le bien-être animal est, selon les éleveurs enquêtés, la première préoccupation des citoyens vis-à-vis de l'élevage, quasiment à égalité avec le prix des produits (Figure 1). La qualité gustative des produits et les impacts environnementaux arrivent ensuite.

Pour la majorité d’entre eux, améliorer l’image de l’élevage dans la société repose avant tout sur la communication, en particulier à travers les portes ouvertes et les interventions en écoles (Figure 2). Néanmoins, 20% d’entre eux considèrent aussi que les modes d’élevages devront évoluer.

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• Défendre la cause animale : Trajectoires et modes d’action des militants

Contact

veronique.vantilbeurgh@univ-rennes2.fr

Objectif et méthode

Dans une autre démarche de formation-action, les étudiants de 1ère année du Master RECIS (Recherche, Expertise, Conseil et Interventions en Sociologie) de l’Université Rennes 2 ont réalisé une enquête collective sur l’engagement des militants de la cause animale, sur leurs conceptions du statut de l’animal d’élevage et sur leur façon de s’approprier la controverse autour de l’élevage.

Enquête qualitative, durant l’année 2014-2015, par entretiens semi-directifs avec 32 militants défendant l'animal d'élevage. Données complétées par des observations en situation et un travail d'analyse documentaire.

Principaux résultats

Depuis quelques années la contestation du traitement de l’animal, et en particulier dans les pratiques d’élevage, s’organise à travers la création de structures dédiées et l’organisation d’actions dans l’espace public pour publiciser ces remises en cause. Cette contestation est d’abord portée par le secteur associatif, ce qui favorise une grande diversité de structures et de modes d’action. Globalement, le paysage associatif de défense de la cause de l’animal d’élevage en France est structuré autour de deux grands pôles : l’un welfariste prône une amélioration du bien-être de l’animal d’élevage, et l’autre abolitionniste s’oppose à l’exploitation de l’animal par les humains.

Le travail réalisé rend compte de ces formes de militance ou d’engagement à partir des caractéristiques des trajectoires des militants. L’hypothèse d’un lien entre les formes de militance et l’histoire personnelle des militants est confirmée, le militantisme welfariste ou abolitionniste s’expliquant par des éléments de la biographie du militant. Plus précisément, le processus de socialisation des individus à l’animal (compassion, et au-delà traitement égalitaire) et à sa mise à mort, tout comme leur mode d'action, apparaissent nettement différenciés selon ces deux formes de militantisme (Tableau 1). Cette enquête collective met aussi en évidence, parmi les militants abolitionnistes principalement, la notion de « choc moral ». Vécu par l’enfant ou le jeune adulte lors de la découverte des conditions d’élevage ou de mise à mort des animaux, ce choc peut être réactivé bien des années plus tard, lors du visionnage d’images d’animaux maltraités par exemple. Pour les individus qui l’ont vécu, la violence du choc moral, et l’émotion suscitée, les conduisent à changer radicalement leur mode de vie jusqu’à réclamer l’abolition de l’exploitation animale, pour autant que l’individu puisse s’appuyer sur une communauté de resocialisation. Toutes les personnes enquêtées n’ont pas fait l’expérience de la resocialisation, le militantisme se situant, pour certaines d’entre elles, plutôt des militants welfaristes, dans la continuité de leur trajectoire familiale, voire professionnelle

Le croisement de la variable « socialisation avec ou sans alternation » et « action individualisée ou collective » permet d’identifier quatre types de militance (Figure 3).

Article de référence

• Delanoue et al., 2017. Points de vue et attentes des consommateurs et citoyens vis-à-vis de l’élevage. Une étude quantitative auprès de 2 000 personnes en France. Journée Rech. Porcine, 49, 295-300. http://www.journees-recherche-porcine.com/texte/2017/ecosocio/ES5.pdf

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• Mieux comprendre les points de vue de la société sur l’élevage

Contact

anne-charlotte.dockes@idele.fr

Objectif et méthode

Un sondage été réalisé en juin 2016, auprès de 2 007 personnes, représentatives de la population française (panel IFOP) pour quantifier leur connaissance, leur intérêt et vision de l’élevage français, leur opinion sur diverses pratiques contraignantes pour les animaux, les objectifs qu’ils assignent à l’élevage et les services qu’ils en attendent, ainsi que leurs habitudes de consommation et les informations souhaitées sur les produits animaux. Le questionnaire, élaboré par les partenaires du projet, puis retravaillé avec l’IFOP et administré par Internet. Les données ont été traitées par le service statistique de l’Institut de l’Elevage.

Principaux résultats

Au total, dans l’échantillon, 98,5 % des personnes déclarent consommer de la viande. 1,4% des personnes enquêtées se déclarent végétariennes et 0,15% se qualifient de végans.

66% des personnes (et 55% des 18-24 ans) n’envisagent ni de cesser, ni de diminuer leur consommation de viande. Les personnes déclarant envisager cesser leur consommation sont plutôt des jeunes (de 18 à 34 ans) et des femmes. Les personnes de plus de 75 ans sont celles qui ont le plus souvent indiqué qu’elles n’envisageaient pas de cesser leur consommation de viande, mais aussi le plus souvent indiqué vouloir la diminuer. 20% des personnes de notre échantillon considèrent que, d’ici 100 ans, l’Homme ne mangera plus de produits animaux. Ces différents chiffres laissent penser que les tendances à la baisse de la consommation observées sur le moyen terme en France constituent bien une tendance lourde, qui ne devrait pas facilement se ralentir et encore moins s’inverser.

59% des personnes enquêtées ne sont pas satisfaites par les conditions de vie des animaux et leur bien-être (dont 38% pas du tout satisfaites), 52% de l’échantillon n’est pas satisfait du respect de l’environnement par les éleveurs, 40% par la sécurité sanitaire des produits, et 33% par l’entretien des paysages par l’élevage.

L’accès des animaux au plein air et l’information du consommateur sur les modes d’élevage constituent les attentes les plus prégnantes, que notre étude confirme très nettement (l’élevage en bâtiment toute l’année choque davantage que les pratiques douloureuses pour les animaux).

Enfin, ce sondage a permis de vérifier que la typologie qualitative élaborée dans l’Action 1 avait un sens pour le grand public et de quantifier les points de vue dans la société (Tableau 2).

Objectif et méthode

Trois focus groups ont été organisés dans trois villes de France (31 mars 2017 à Rennes, 27 avril 2017 à Paris et 2 mai à Lyon) pour initier des échanges entre éleveurs et citoyens.

L’objectif était double : (1) partager les points de consensus et de dissensus sur les modes d’élevage et (2) susciter un dialogue et observer comment il se structure : arguments échangés, évolutions de points de vue …

Chaque groupe était constitué de personnes représentant différentes sensibilités :

• Six citoyens, consommateurs de lait et de viande (consommation plus ou moins importante), avec pour Rennes et Paris des âges et composition familiales et CSP variés, et pour Lyon uniquement des jeunes de moins de 35 ans)
• Deux à trois éleveurs, représentant différentes filières (bovin lait/ viande, porc, volailles …) et différents systèmes (conventionnel, plein air, bio …).

La réunion était organisée en trois séquences successives :

• Chaque participant exprime ce qu’il aime et n’aime pas dans l’élevage aujourd’hui, en choisissant deux photos proposés en trois étapes montrant « les animaux en bâtiment », « les animaux en extérieur » et « les pratiques d’élevage »
• Les éleveurs décrivent leur élevage. Une discussion entre tous les participants suit cette présentation
• Chaque participant exprime ses souhaits et refus pour l’élevage de demain

Résultats (diaporama)

• Des Focus-Groups organisés entre citoyens et éleveurs dans le cadre du projet ACCEPT

Contact

anne-charlotte.dockes@idele.fr